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LA FRANCE, EMPIRE

un secret de famille national

De son enfance picarde au démantèlement de l’Empire Républicain, Nicolas Lambert propose de feuilleter quelques pages manquantes de notre histoire nationale. Des absences, des vides que nous portons peut-être ensemble, comme d’encombrants secrets de famille.

Histoire de comprendre la manière dont la France s’en-va-t-en-guerre.

Pour le meilleur ou pour l’Empire ?

un spectacle de/par Nicolas Lambert au Théâtre de Belleville
jusqu’au 28 juin 2025

et en tournée ici ou là

« Nous devrions nous autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore ! »
Un Premier ministre de la Vème République, dans les années 2020

Dans une nation, le pouvoir politique demande généralement aux citoyens d’adhérer très jeunes à un récit national. C’est de bonne guerre…

Mais, en France, le récit abordé lors de l’apprentissage scolaire évite le passé impérial dont a hérité la République. 

Quel héritage, pourtant ! Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l’ensemble des territoires contrôlés par Paris — en Asie, en Afrique, en Amérique — forme un empire gigantesque.

L’histoire de cet empire semble aujourd’hui invisible. Tout comme son démantèlement, quand la France a voulu le conserver au prix de guerres considérables. 

En tout cas, Lambert, le raconteur, ne l’aurait pas vu. Ni dans ses manuels scolaires ni dans ceux de sa fille. Aucune guerre au Cameroun, aucun écrasement d’insurrection en Syrie ou à Madagascar, aucun tapis de bombe à Hải Phòng ni à Sétif. 

Rien ne semble troubler le récit national des « Trente Glorieuses » années de notre « après-guerre », sinon peut-être une « Guerre d’Algérie » apparue en ces termes en 1999, là où il ne fallait jusqu’alors déplorer que des « événements ».

Marianne, elle-même, se souvient-elle de cet Empire qu’elle n’a pas voulu perdre ?

« Il faut tourner la page » de notre histoire impériale, nous demandent régulièrement nos chefs d’État. Mais aujourd’hui, alors que le XXIe siècle aborde son deuxième quart, encore faudrait-il pouvoir la lire, la dire, ne serait-ce que dans l’espace public ou sur les bancs de l’éducation… « nationale ».

Entretien avec Nicolas Lambert

Pourquoi ce sous-titre, « Un secret de famille national » ?

Parfois, j’ai l’impression que Marianne, notre symbole depuis la Révolution, ne se porte pas très bien… Je me suis sincèrement demandé comment elle allait dans ces républiques qui se succèdent et qui semblent si embarrassées d’appliquer sa devise « Liberté, Égalité, Fraternité » pour tous ses enfants. Alors je me suis mis dans sa peau et je suis allé voir un psy… et il est apparu que les troubles qu’elle portait pourraient venir de ce qui ne se dit pas, d’une génération à l’autre…

Quel a été le point de départ de ce spectacle ?

D’une part, la manière, disons… traditionnelle que la République a de traiter, toujours aujourd’hui, les personnes issues d’anciennes possessions de l’Empire. 

D’autre part, un sujet de brevet des collèges… ça demandait aux élèves (de 14-15 ans) de « montrer en quelques lignes que l’armée française est au service des valeurs de la République et de l’Union européenne. » Moi-même, n’étant pas bien au courant de ce que fait l’armée… Je me suis mis à chercher…

Pourquoi avoir fait ce choix de partir de l’intime pour traiter ce sujet en particulier ?

Ça… c’est trop intime comme question… je vous répondrai sur scène… discrètement…
S’il faut parler plus sérieusement, en m’interrogeant sur cette histoire effacée de nos mémoires collectives, je me suis rendu compte combien ça résonnait dans mon propre parcours et celui de mon entourage. 

Quel lien faites-vous entre cette création et vos précédentes créations, L’A-Démocratie ? 

Formellement, j’ai voulu prendre le total contrepied de ce que j’avais proposé précédemment : là où je n’employais qu’exclusivement des documents bruts, ceux-ci n’interviennent que ponctuellement dans ce spectacle. De même, je dis « je » là où je m’interdisais de prendre la parole… Même si parfois, autour du spectacle, je ne respectais pas tout à fait cette interdiction… Après avoir proposé avec la compagnie… il y a plus de vingt ans… de refaire du « théâtre documentaire », c’est ici un « essai scénique », un genre de théâtre de « documentaire de création ».

La dimension documentaire occupe-t-elle encore une place importante ?

Oui, et ce qui m’a surpris après l’écriture, c’est que les documents — témoignages, discours… — qui composent le spectacle sont eux-mêmes des récits. Dont ma propre autobiographie. Un garçon des années 60, 70, 80 qui prendra conscience adulte… et encore… petit à petit, des pans entiers de son histoire (de notre histoire, finalement) qu’il n’a pas vus… parce qu’ils n’étaient pas visibles. Cachés par d’autres récits…

Interview
La Terrasse

Décryptage vidéo
Dramathis

Texte, documentation, reportage, mise en scène & interprétation

Nicolas Lambert

Collaboration artistique

Sylvie Gravagna

Création lumière

Erwan Temple

Collaboration documentation :

Erwan Temple, Saphia Arezki.
Remerciements : Florence Beaugé, Miguel Benasayag, Thomas Deltombe.

Diffusion

Anne Sophie Lombard/FAB — Fabriqué à Belleville (06 76 20 85 27)

Production

Cie Un Pas de Côté & Théâtre de Belleville

Soutiens :

DRAC Île-de-France, Théâtre de l’Arlequin — Morsang-sur-Orge, Polynotes — l’école de musiques, Théâtre de la Reine Blanche

Création au Théâtre de Belleville (Paris, 19e) Printemps 2024

  • Lectures en juin 2023 au Théâtre de l’Unité (Audincourt [25] — Hervée de Lafond & Jacques Livchine), au Théâtre la Reine Blanche (Paris, 18e) et au Festival Les Nuits des Arènes (Paris, 5e).

  • Résidence de création au Théâtre L’Arlequin (Morsang-sur-Orge) en mars 2024


LE THÉÂTRE DES OPÉRATIONS

Comprendre la manière dont la France s’en-va-t-en-guerre, c’est l’ambition du « Théâtre des Opérations ». Pour le meilleur ou pour l'Empire ?

Depuis la reconstitution d’un Empire en France à partir de 1830, la prise de décision de l’engagement militaire n’a jamais été modifiée, malgré la succession des régimes et des républiques.

D’un côté, nos institutions sont censées refléter le bon fonctionnement démocratique, mais de l’autre, la guerre est toujours l’affaire d’un homme : le chef de l’État. 

Qu’est-ce qui empêche de sortir de cette pratique « impériale » ?

Et si nous prenions part au débat ?

L’écriture du Théâtre des Opérations a bénéficié du soutien du Centre national des écritures du spectacle de Villeneuve-lez-Avignon, de la Fondation Un monde Pour Tous et de la DRAC Ile-de-France au titre de l’aide aux compagnies dramatiques conventionnées.


Documentation, écriture : Nicolas Lambert, Erwan Temple, Saphia Arezki, (accompagné selon les séquences par Grégory Bron, David Servenay, Benoît Collombat)

Séquence 1 ==>
Enquête, reportage, documentation.

Le projet s’établit sur une recherche documentaire, l’enquête a débuté il y a plusieurs années, désormais il faut fixer les éléments trouvés et développer les premiers éléments

Séquence 2 ==>
Écritures, dramaturgie. 

Deux premières périodes de résidence d’écriture ont été effectuées au Centre National des Écritures du Spectacle La Chartreuse de Villeneuve-lèz-Avignon autour.

Séquence 2 bis ==>
Écriture d’un feuilleton radio pour Radio France (volet 1)

Séquence 2 ter ==>
COVID 19

Séquence 3 ==>
“Nous Sommes en Guerres” (volets 2 & 3).

Projet de spectacle de rue en partenariat avec la Compagnie Au Fond à Gauche.

Séquence 3 bis ==>
COVID 19, variants (VOC 202012/01), (501Y.V2) et (B.1.1.28)

Séquence 4 (actuelle) ==>
La France, Empire - Un secret de famille national
Création printemps 2024).